A l’heure où le Ghana inaugure son premier Full Circle Festival qui marque la commémoration des 400 ans du début de la traite des esclaves, le Museum of London Docklands propose une exposition sur le financement de la création des institutions culturelles européennes grâce à la manne du commerce triangulaire qui, au 19e siècle, a contribué à la construction de bâtiments, musées, galeries d’art… Un premier regard proposé sous la forme d’un parcours organisé à Londres qui met le doigt sur ce lien souvent invisible.
Organisée à grande échelle au départ des côtes africaines atlantiques, la traite des esclaves a laissé de nombreux vestiges au Ghana comme en attestent les forts construits par les européens entre le 15e et 18e siècles pour servir de comptoirs commerciaux, qui sont devenus par la suite des lieux de séquestration et d’organisation du commerce humain. Entre le 16e et le 19e siècles, les ports atlantiques de la Sénégambie et ceux d’Afrique Equatoriale en passant par la Sierra Leone et la Baie du Bénin ou du Biafra, ont fait migrer au total près de 13 millions d’africains sur le continent américain. Des migrations forcées à une échelle depuis non égalée ! Un traumatisme pour les captifs mais aussi pour ceux qui restent, et qui conduit aujourd’hui leurs descendants à une véritable quête d’identité culturelle.
Avec l’instauration du tourisme mémoriel dans lequel le Ghana et d’autres pays africains investissent, une porte s’ouvre vers un travail de résilience et une démarche pour comprendre, reconnaître et accepter l’histoire. Un important travail de valorisation du patrimoine et de mise en tourisme qui permettra de lever les tabous, d’étudier et de se réapproprier cet héritage culturel et de profiter d’un développement économique lié au tourisme.
Suite à une ultime demande du Bénin en 2018 et à l’élaboration du rapport Savoy-Sarr, 2019 marquera parallèlement les premières négociations concernant la restitution de biens du patrimoine africain, conservés jusque-là dans les musées européens, et qui portent la mémoire d’un patrimoine et d’une histoire. Une initiative qui a fait bouger les lignes et concerne dorénavant des demandes émanant de nombreux pays africains en quête de réappropriation identitaire et culturelle.
http://afrique.lepoint.fr/culture/ghana-la-diaspora-africaine-en-quete-de-reconnexion-avec-la-terre-des-ancetres-14-01-2019-2285478_2256.php#xtor=RSS-221 Avec le Full Circle Festival, le Ghana a lancé les manifestations officielles de « l’année du retour » initiée…